Chapitre 2 : le défi
Le jugement
En abordant cette deuxième étape de l’année, le défi consiste à s’éloigner de toute forme de jugement hâtif. Et sur sa route vers la lumière et de réconciliation avec son être, l’apprenti chaman est confronté à de nombreuses questions. Elles aspirent à développer sagesse et harmonie au plus profond de son être pour le détacher du jugement.
Bien sûr, au cœur de cette réflexion surgit la nécessité de mieux se connaître, car comment espérer se réconcilier durablement avec quelqu’un que l’on connaît si mal ? Le nettoyage des croyances limitantes débutent par une observation poussée des aspects conditionnés et préjugés sociaux et moraux qui livrent combat pour demeurer les seuls juges et décideurs. Là, l’apprenti nous fait part de ses réflexions :
Sur quoi se fondent tes jugements ? Es-tu libre de choisir et d’être quand tu t’attaches à des croyances, conditionnements ou réflexes ? Ne deviens-tu pas le jeu de forces que tu redoutes ? Quelles forces te poussent à consacrer ton énergie dans des situations que tu ne peux changer ? Pourquoi ne choisis-tu pas de te concentrer sur la seule que tu puisses changer : toi-même et tes perceptions ?
S’extraire de ce cercle vicieux où chaque pensée et acte nourrissent bien souvent davantage ce que l’on redoute plutôt que ce que l’on souhaite, est une épreuve qui requiert courage et détermination. C’est le courage de fixer des objectifs et de s’y tenir malgré les obstacles. C’est aussi la force d’accepter ce que tu ne peux changer et l’art de t’octroyer du temps et de l’espace pour accomplir ce processus.
En empruntant cette voie de sagesse et d’auto-discipline, tu expérimentes les enseignements reçus et tu deviens plus compatissant pour ceux qui comme toi, en chemin, expérimentent la mise en lumière de leurs ombres.
La réconciliation
” Qui augmente sa connaissance augmente son ignorance.”
Edgar Morin
Tout être qui chemine vers lui-même, a conscience que la route se parcourt par paliers, que lorsqu’on croit avoir réglé un problème et s’être débarrassé d’un conditionnement, il ressurgit sous une autre manière, sur un autre plateau. Serait-ce pour obtenir la confirmation de la voie choisie ? Le questionnement continue…
Que considères-tu comme vrai ? Penses-tu être souverain de tes choix ou sont-ils largement influencés par tes émotions refoulés et tes désirs cachés ? Es-tu suffisamment sage pour envisager l’ampleur de ton ignorance ? Crois-tu que seul le féminin ait subi la violence et la domination de l’ordre des Voleurs ? Serais-tu capable de changer ton regard ? De prendre en considération de nouvelles réflexions propices à réviser ton jugement ? Comment sont élevés les hommes dans nos sociétés matérialistes ? Que sont-ils programmés pour devenir ? Réfléchis et lève le voile sur les illusions qui te rassurent.
L’ordre des Voleurs, après avoir solidement ancré des valeurs de destruction et de domination dans le cœur et l’esprit des hommes, manipule à présent l’énergie masculine en la déviant de sa vertu première : protéger la vie. Inversant les symboles et les mythes, ses membres sont passés maîtres en manipulation en tout genre et détournent notre attention dans des combats stériles et futiles pour récupérer notre énergie.
Ne crois-tu pas les membres de cet ordre capables de te raconter des histoires pour attirer ton attention et s’accaparer ton énergie pour mieux t’asservir ? Saurais-tu lire entre les lignes et voir au-delà du miroir pour découvrir ce qui n’est pas dit et ce qui est hors de ta vue et de ta portée ?
Tout comme dans un tour de passe-passe, notre attention est attirée sur un point alors que l’essentiel s’accomplit derrière le voile… Il devient ici primordial de nous saisir de notre narratif intérieur, se reconnecter à soi pour déceler et déjouer les plans illusoires du narratif mondialiste qui nous éloignent de l’être. Il apparaît essentiel de comprendre que notre corps contient les mémoires inconscientes de nos blessures passées.
Crois-tu que tu puisses librement faire des choix sans observer les émotions, les blessures, les peurs qui te poussent à agir ou pire encore, à réagir ?
Apporter de la lumière sur les zones sombres de notre être nous amène à les contempler afin qu’elles nous enseignent ce qu’elles cachent et que l’on comprenne qu’elles recèlent nos illusions, nos blessures, nos peurs et conditionnements. Sans éclairer ces zones obscures et inconnues, comment se réconcilier avec soi, et par extension avec les autres ? Comment accepter les deux pôles (masculin/féminin) de notre être, si nous ignorons les attributs de chacun, si nous répugnons à connaître leurs enseignements ?
L’apprenti alchimiste comprend alors que le défi consiste aussi à mettre en pratique et expérimenter les enseignements reçus. Ainsi se dit-il à lui-même :
Sais-tu que nul enseignement n’est acquis tant qu’il n’est pas expérimenté ? A quoi sert la connaissance sans le désir d’aimer davantage par ces découvertes ? Suffit-il d’apprendre pour comprendre ? Certainement pas, car alors tu serais identique à un robot, une IA qui analyse des données, un automate qui reproduit les caractéristiques qui l’ont programmé….
Il sait que son chemin est constitué d’expériences et qu’il devra apprendre à goûter avec ses sens et son âme la profondeur de ce qu’il a reçu. Tantôt submergé par l’insatisfaction et les doutes, tantôt mué par la joie et l’enthousiasme de l’expérience, il avance pas à pas vers lui-même.
Sur son chemin, il veille à accueillir et prendre soin du feu de son dragon intérieur. Il renonce à sa volonté de dominer et de contrôler une situation, une relation. Il apprend à intégrer l’élément feu dans sa vie en comprenant les enjeux et les objectifs dissimulés entre les lignes de la perception immédiate.
La réconciliation débute ici en posant les bases d’une réflexion, d’une volonté de dépasser le défi proposé. Le monde ordinaire fournit une conscience limitée du problème où le “féminisme mondain” enfile les mêmes costumes que le masculin dévoyé du sacré… Dans cet état de fait inconfortable et sans issue où le profane s’empare du sacré, l’appel de l’aventure se fait entendre par des signes, des rêves qui nous poussent à nous lancer vers l’inconnu, à franchir le seuil de l’extraordinaire.
L'appel de l'aventure
Pour accéder à la caverne et récupérer le trésor qui est en nous, il est à présent nécessaire de se lancer dans la quête. Dès lors, en pénétrant dans l’aventure, notre conscience s’accroît, nos perceptions augmentent, notre attention s’aiguise. Voici le chemin parcouru par notre apprenti qui continue son dialogue intérieur…
Balayant la peur de l’effort et abandonnant la lourdeur de l’esprit analytique, je m’engage dans l’inconnu et les signes se multiplient. Ils m’indiquent la voie vers la réconciliation, les retrouvailles avec moi-même, cet être que j’ai délaissé…
Ici, surgissent les gardiens et les aides inattendues qui rassurent et suppriment les craintes. Et le voyage peut commencer. Alerte et réceptif, je respire en déployant ma cage thoracique pour inciter l’air à balayer mes angoisses, mes croyances et mes doutes. J’aère mon esprit et nettoie le miroir de mes perceptions pour qu’il me montre tout ce que j’ignore de moi-même et des conséquences de mes actes.
Je sais que pour transformer durablement mon être, il est nécessaire de me libérer de cette manie à l’auto-sabotage, de cette relation au manque. Je dois accepter de rencontrer les parts de moi-même que j’ai délaissées, ignorées ou méprisées. Pourquoi mon esprit les a retirées de mon champ de conscience ? Quelles failles me révèlent-elles ? Puis-je soigner mes blessures sans explorer en profondeur les racines du mal ?
Je comprends que mes premiers pas dans cet espace intérieur inconnu est jonché d’épines, d’épreuves diverses et variées pour questionner ma détermination et mes intentions. En chemin, je vais faire la connaissance d’alliés et d’adversaires, portant chacun un message à découvrir, à explorer pour expérimenter les premiers changements.
Peu à peu, je m’aperçois de la valeur du trésor que je porte, de l’aide que je pourrai apporter en ayant eu le courage d’affronter mes démons. Je réalise que je dois rester éveillé et me défaire d’habitudes néfastes pour ne pas égarer ce trésor. Les retrouvailles avec les parts de moi-même déchirées et séparées ne sont pas toujours aisées… Elles révèlent toutefois la possibilité de renouer totalement avec la vie qui nous livre des expériences et situations pour notre plus grand bien.
La traversée
“Tout le monde possède une ombre, et plus elle est refoulée de la vie consciente de l’individu, plus elle est noire et dense. En tout état de cause, il s’agit de l’un de nos pires obstacles dans la mesure où elle contrecarre nos intentions les mieux intentionnées.”
Carl Jung
Les grands changements sont imminents, une main se tend pour m’aider à passer le pont. Suis-je certain de vouloir franchir le seuil entre l’ignorance de ce que je suis et la reconnaissance des ombres qui influencent ma vie, mes choix ? Voulais-je vraiment me voir tel que je suis ou préférais-je demeurer tel que je veux me voir ?
La tentation de l’abandon est grande et brusquer les choses ne sert à rien… A l’écoute de ses ressentis, l’apprenti s’engage avec fluidité et souplesse et accepte la main qui se tend vers lui. Il entame un dialogue franc et ouvert avec son enfant intérieur pour mieux comprendre ce “modèle idéal” auquel il tente de se conformer.
Il développe sa capacité à rester calme et attentif pour recevoir la réponse au questionnement intérieur. Là, elle paraît évidente, imprévisible, inéluctable. Ici, il n’entre pas en conflit ni ne tente de réprimer la vigueur de cette réponse, car alors les répercussions pourraient être destructrices.
Il comprend que la main tendue l’invite à accepter et intégrer pleinement le rôle révélateur de l’ombre dans sa personnalité. Il choisit d’étendre sa conscience vers ses parts obscurs et d’oser y faire face plutôt que les négliger. Il sait qu’il ne peut fermer les yeux sur son univers inconscient. S’il refuse de continuer la traversée vers soi, son côté obscur continuera de diriger en secret son existence et lui tendra des pièges…
A ce stade, il refuse de faire demi-tour, car alors il perdrait son ombre et rejoindrait le flux de ceux qui croient tout savoir d’eux-mêmes. Il serait alors victime de son ignorance et de son insolence, incapable de lâcher le besoin d’approbation et de contrôle pour exister.
Tels sont les défis qui apparaissent à ce niveau de notre histoire. Oser partir à la rencontre de son ombre pour mieux se connaître et découvrir des aspects occultés de nos personnages nous pousse souvent à nous repentir, à reconnaître nos fautes dans le grand théâtre auquel nous participons.
Ici, la culpabilité ne sert à rien car elle mine notre confiance et bloque l’énergie qui nourrit notre chakra Racine. Toutefois, admettre que nous nous sommes trompés, que nous avons été bernés d’abord par nous-mêmes ne peut qu’être bénéfique à l’accroissement de la conscience et la transformation annoncée pour cette année avec le Maître alchimiste.
Nous sommes des équilibristes, oscillant entre les polarités qui forment notre monde. Les expériences qui nous nourrissent et nous déséquilibrent sont toujours riches en enseignement. Tel un tremplin, elles nous propulsent dans une nouvelle réalité.
Ici, commence le voyage, la traversée vers soi promet des changements perceptibles à ceux qui ont le courage d’affronter les conséquences de leurs choix.
A suivre….
In lak’ech
Véronique – Aigle bleu planétaire
Si vous appréciez ce contenu et que vous souhaitez m’encourager à continuer, votre soutien est bienvenu. Je vous en remercie chaleureusement.
Si vous avez loupé le premier épisode, rendez-vous ICI.
Vous pouvez aussi télécharger la guidance sur 13 lunes dans notre rubrique Téléchargements.
Pour aller plus loin,n’hésitez pas à lire le prologue qui fournira du contexte à votre réflexion personnelle. Dans cet article sont passés en revue les différents cycles qui informent cette période.
Complétez votre lecture avec l’introduction à cette histoire en 365 jours qui récapitule les énergies du cycle de 13 ans que nous traversons.